Être vu.e

LE GLOSSAIRE​

Ce glossaire se veut être un document vivant. La philosophie derrière sa constitution est que les termes inclusivité, diversité, équité, accessibilité et décolonisation évoluent, et qu’il n’existe aucun consensus au sein des communautés concernées quant-au vocabulaire adéquat à utiliser.  

Ainsi, lorsque plusieurs termes font partie de l’usage courant, nous les avons mis en contexte afin de permettre aux lecteur.trices de comprendre les problématiques qui peuvent les guider vers les termes qu’ils ou elles choisiront d’utiliser. Nous ne prônons pas l’utilisation de définitions spécifiques, puisque plusieurs acceptions existent dans l’usage et qu’elles sont aussi valides les unes que les autres. Toutes révisions, mises à jour et nouvelles terminologies permettant d’améliorer la communication et la compréhension sont les bienvenues !

En règle générale, au niveau individuel, il vaut toujours mieux demander à une personne comment elle aimerait qu’on s’adresse à elle. Les termes préférés par la personne concernée pourraient vous être nouveau, et ouvrir un dialogue.Si vous souhaitez nous soumettre un terme ou une suggestion de révision, merci de remplir le formulaire suivant. L’équipe de recherche d’Être vu.e révisera cette soumission et apportera les changements, corrections et mises à jour nécessaires au glossaire

Noir.e/Afro-américain.e/Afro-canadien.e/Afro descendant.e

Le terme Afro-Américain.e provient de « african-american », un terme qui a émergé aux États-Unis en référence aux personnes descendantes d’Africain.e.s en conditions d’esclavage. Afro-canadien.e est un terme qui a été adopté un certain temps selon la même logique. Toutefois, avec une immigration accrue de populations d’Afrique et d’ailleurs, populations qu’on ne peut pas associer au terme Afro-américain.e, l’usage retourne vers Noir.e comme le terme plus universel approprié. Afro-descendant.e est un terme qui est souvent utilisé dans le cadre de l’ONU, et c’est le terme préféré au Québec. Il est important de garder à l’esprit que, comme tous les termes universellement utilisés, les individus peuvent s’identifier à une communauté spécifique, et peuvent préférer des termes comme Québécois-haïtien ou encore Jamaïco-canadien, par exemple. 

 

Diversifié/Diversité

Un groupe de personne peut être diversifié. Une personne ne peut pas être diversifiée. Diversifié est un terme qui fait référence à la composition d’un groupe. Ce n’est pas un synonyme de « marginalisé » ou de « racisé », ni un terme générique pour tout ce qui est hors de la norme culturelle établie. Un groupe diversifié peut et devrait inclure des personnes caucasiennes, hétérosexuelles et valides. 

*note de la traductrice : au Québec, le terme « diversité » désigne selon l’OQLF, une variation des identités sur les critères du sexe, de l’âge, de l’ethnie, la culture, la religion, le handicap, les compétences, la formation professionnelle, la situation familiale, l’identité de genre et l’orientation sexuelle. C’est également un terme qui peut et devrait inclure des personnes caucasiennes, hétérosexuelles et valides.

 

DEI/DEID/DEIB/IDEA/JEDI/JEDDI

Il existe plusieurs acronymes qui décrivent les espaces de diversité et d’équité. Ces termes sont utilisés de manière générale pour parler de programmes de recrutement, de formations et d’évaluations au sein d’organismes, dans un esprit d’antiracisme, d’anti-oppression et d’équité.

DEI – Diversité, Équité, Inclusion
DEID – Diversité, Équité, Inclusion, Décolonisation
DEIB – Diversité, Équité, Inclusion, Appartenance (traduction de « Belonging »)
IDEA – Inclusion, Diversité, Équité et Accessibilité
JEDI – Justice, Équité, Diversité et Inclusion
JEDDI – Justice, Équité, Diversité, Décolonisation et Inclusion

 

Intersectionnalité

Le terme « intersectionality », traduit en Français par « intersectionnalité », est d’abord créé par Kimberlé Williams Crenshaw dans le cadre de recherches, et pour se référer à une analyse intégrale de l’oppression qui prenne en compte des facteurs tels que l’identité de genre, l’ethnie, l’orientation sexuelle, les handicaps, l’apparence physique et la classe sociale. L’intersectionnalité va au delà du discernement de ces différentes identités qui peuvent résider en une seule personne (ex. Noir.e, queer et portant un handicap). C’est un concept qui veut encourager à comprendre leur croisement et la manière dont ce dernier a une influence sur l’expérience d’une personne. L’intersectionnalité veut que toute intervention prenne en compte ce qu’un croisement de ces identités implique.

 

Autochtone/Premières Nations/Métis/inuit

Le terme Autochtone est le terme général dont l’usage est préconisé au Canada pour se référer à l’ensemble des Premières Nations, des Métis et des Inuits. Certaines législations et certains organismes utilisent parfois d’autres termes désuets pour se référer à ces populations. Dans un texte complétant leur rapport « Bâtir la confiance et la responsabilisation » (novembre 2022), le BEA (Bureau de l’Écran Autochtone) a défini les termes Premières nations, Métis et Inuits comme suit : 

  • Premières Nations : sont des personnes inscrites ou non-inscrites qui sont des citoyen.e.s, des membres incontesté.e.s ou des ascendant.e.s direct.e.s par le sang d’une bande autonome, d’une communauté basée dans une réserve ou d’un groupe tribal plus important.
  • Inuit : sont reconnus comme les premiers peuples des régions arctiques du Canada, y compris le Nunavut, le Nunatsiavut et certaines parties des Territoires du Nord-Ouest, dont les parents habitent également au Groenland et en Alaska.
  • Métis : sont culturellement distincts des Premières Nations et des Inuits et ont une ascendance métisse directe d’un établissement ou d’une communauté historique métisse.

Notez que le terme Métis n’est pas synonyme d’un mélange d’ascendances européennes et autochtones, mais indique plutôt l’appartenance à une communauté distincte. Il est important de faire preuve de délicatesse en s’adressant à quelqu’un qui s’identifie comme Métis sans identifier sa communauté (ex. : appartenance à la Nation Métis du Manitoba), ou qui parle d’héritage ou d’ascendance Métis. À cause de certaines pratiques coloniales, plusieurs Autochtones ne connaissent pas de lien direct avec leur communauté d’origine, mais peuvent toutefois raconter la manière dont ils ou elles en ont été séparé.e.s.

Devant l’habitude récurrente de certaines personnes non autochtones qui prétendent à cette identité pour les bénéfices et opportunités qui peuvent y être associés, il est de la responsabilité des organismes non autochtones de faire des contrôles préalables nécessaires devant la prétention à l’identité autochtone.

 

Latinx/Latina/Latino/Latin.e

Le terme Latinx (de même que le terme Latine en espagnol et en anglais) est d’abord apparu pour remplacer le mot « hispanique », qui est perçu par certains comme un terme colonial, et qui se réfère généralement seulement aux hispanophones du Mexique, d’Amérique centrale et du Sud. Toutefois, le mot Latinx ne peut pas être prononcé par les hispanophones. Latinx est un terme non genré, alors que Latino et Latina précisent une identité de genre masculine ou féminine. Le mot latin.e et ses variations incluent généralement aussi les lusophones du Brésil dans leurs définitions.

 

Multiracial/Multiethnique/Personne d’origine mixte
En français, bien que les termes de « race » et « ethnie » ne sont pas tout à fait synonymes et portent des connotations différentes selon leurs contextes, on substitue souvent « multiethnique » à « multiracial » au Québec pour désigner une identité qui inclut plus d’une origine ethnique ou raciale.  On utilise aussi le terme « personne d’origine mixte », qui est plus propice à décrire un individu qui est issu de plus de deux identités culturelles.

 

Personne en situation de handicap VS personne handicapée

« Personne en situation de handicap » est un terme qu’on dit de langage centré sur la personne plutôt que sur son handicap. Le langage centré sur la personne permet aux individus de ne pas être définis d’abord en fonction de leur handicap. Toutefois, certains individus préfèrent un langage centré sur l’handicap, car c’est une manière d’accepter pleinement ce dernier. 

Notons que la Convention relative aux droits des personnes handicapées partagée par les Nations Unies est un outil important de défense des droits, et qu’en conséquence, « personne handicapée » est souvent un terme accepté. Dans tous les cas, le terme « handicap » englobe tous ceux qui ont des incapacités visibles (personnes aveugles, sourdes, en situation de handicap physique) ou invisibles (ex. : personne neurodivergente ou ayant un trouble mental ou une maladie chronique). Un individu peut être né avec une incapacité ou la développer avec le temps, ou encore suite à un trauma. Une incapacité peut être intermittente (ex. : suite à une lésion cérébrale, une exacerbation, un épisode d’épilepsie, de l’arthrite inflammatoire). C’est une identité qui n’inclut toutefois pas les incapacités temporaires (ex. : un os cassé qui va guérir).

Notez que les définitions décrivant des personnes en situation de handicap peuvent faire référence à l’identité de la personne (ex. : en quelle situation de handicap est-elle?) ou à son besoin d’accommodements (ex. : quels sont ses obstacles à l’accessibilité?). Certaines de ces personnes n’ont pas besoin d’accommodement d’accessibilité (ex. : si leur état de santé est sous contrôle), mais l’incapacité fait quand même partie de leur identité. Demandez-vous si votre définition devrait informer sur l’identité ou sur les accommodements possibles. 

Il existe également ce qu’on appelle le modèle social du handicap. La Convention relative aux droits des personnes handicapées formulée par les Nations Unies propose une définition de l’incapacité et des personnes en situation de handicaps qui regroupent les individus présentant des différences physiques, mentales, intellectuelles et sensorielles à long terme qui les empêchent de participer pleinement et de manière égale en communauté, lors d’interactions avec ces communautés et dans des environnements inaccessibles.

 

Neurodivergent.e/neuroatypique

Une personne neurodivergente est un individu qui pense d’une manière différente de la majorité des gens (on parle aussi de personnes neuroatypiques). La neurodivergence peut comprendre les difficultés d’apprentissage, les TDAH, le spectre de l’autisme, le syndrome de la Tourette, et le trouble obsessionnel-compulsif. Mais cette identité est surtout liée à la manière dont le cerveau s’est développé, plutôt qu’à des conditions médicales traitables issues de traumas.

 

Personne racisée, personnes de couleur/minorité visible/PANDC

Il existe une variété de termes utilisés pour désigner des personnes non blanches, et qui sont des termes généraux pour des groupes. Une personne peut s’identifier individuellement à son origine ethnique sans s’identifier au terme collectif qui la comprend. Le terme minorité visible est un terme daté qui est malheureusement encore très utilisé parce que trop ancré dans la législation fédérale. Toutefois, même Statistique Canada reconnaît qu’il n’est pas approprié et utilise plutôt le terme racisé.e dans ses analyses. La race est une construction sociale, et la forme verbale « racisé.e » évoque le fait d’être catégorisé dans une race à des fins de classification et dans un but d’écarter de la majorité. Notons qu’au Québec, on ne parle pas de races mais de groupes ethniques dans l’usage. Le terme personne de couleur est également une construction sociale, et non une référence littérale au teint de peau d’une personne. PANDC est l’acronyme du terme Personnes Autochtones, Noires et De Couleur. Certaines personnes préfèrent ne pas utiliser le terme personne de couleur, car son référent est le « standard blanc » auquel tous sont alors comparés.

Notons que les termes Autochtones et Noirs sont de plus en plus isolés des autres communautés racisées pour que la réponse à leurs besoins uniques prenne compte de leur histoire et de la manière dont ils ont été traités par le passé et le sont encore aujourd’hui.

 

Marginalisé, opprimé, sous-représenté, groupe en quête d’équité, groupe méritant l’équité

Tous ces termes sont des termes généraux qui désignent les groupes qui ne font pas partie de la majorité établie. Si Être vu.e s’adresse aux personnes Noires, aux personnes de couleur, aux personnes 2ELGBTQIA+ et aux personnes en situation de handicap, d’autres communautés également inclues sous les appellations générales susmentionnées sont aussi souvent servies par les objectifs de notre organisme, comme par exemple, les Autochtones, les Femmes et les personnes s’identifiant comme des femmes, les minorités religieuses, les Minorités linguistiques régionales et officielles. Certaines personnes issues de communautés qui ne font pas partie de la majorité établie peuvent avoir un discours affirmé sur le vocabulaire approprié à utiliser.

 

2ELGBTQIA+/LGBTQ/Queer

Il existe plusieurs variations des lettres et des chiffres qui sont utilisés pour décrire le spectre des identités de genres et des orientations sexuelles. Notez que le Canada est le seul endroit où cet acronyme commence par 2E, pour les individus autochtones aux deux esprits. L’acronyme 2ELGBTQIA+ est utilisé par plusieurs organismes gouvernementaux et non gouvernementaux, de manière plus ou moins consistante. Cet acronyme fait référence aux termes suivants :

2E – Aux deux esprits/Bispirituel
L – Lesbienne
G – Gai
B – Bisexuel
T – Transgenre
Q – Queer
I – Intersexué.e/Intersexe
A – Asexuel
+ – toute autre identité de genre et orientation sexuelle non inclue ci-dessus 

Il est important de comprendre que les identités de genre (féminine, masculine, non-binaires et combinaison des deux genres) sont des concepts séparés de l’orientation sexuelle (être attiré par une personne du même genre, des deux genres, de tous les genres ou d’aucuns). 

Les termes LGBT et Queer sont souvent utilisés comme des formes courtes de l’acronyme plus long, surtout en conversation. Veuillez toutefois noter que certains membres de la communauté, surtout les personnes des générations plus âgées, ne sont pas à l’aise de s’identifier comme Queer, puisque c’était un terme péjoratif lorsqu’elles étaient plus jeunes.

L’identité de genre d’une personne et son orientation sexuelle peuvent évoluer ou être fluides. Il est donc important de ne rien tenir pour acquis, et d’écouter lorsqu’une personne se présente et précise comment elle aimerait qu’on s’adresse à elle. Dans le doute, demandez-lui. 

Une personne non binaire est une personne dont l’identité de genre n’est ni féminine ni masculine, ou inclut ces deux identités à la fois. Leur identité peut être fluide, ou alors il, elle ou iel peuvent s’identifier comme à la fois masculin.e et féminin.e en même temps. D’autres termes généraux comprennent genderqueer (qui est correct en français bien qu’un emprunt de l’anglais) ou « de genre queer » dans sa forme plus francisée. Le terme anglophone « genderdiverse » peut être traduit par le terme personne de diverses identités de genre.

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